Un marché déjà colossal : 25 millions d’investisseurs crypto en Europe
En 2025, l’Europe compte près de 25 millions d’investisseurs en cryptomonnaies, selon le rapport People & Money Spotlight publié par BlackRock. Ce chiffre donne une idée de l’ampleur de l’adoption : l’équivalent de la population totale d’un pays comme l’Australie.
Par pays, la répartition est instructive :
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Allemagne : 5,8 millions d’investisseurs,
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France : 3,5 millions,
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Royaume-Uni : 3,3 millions,
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Espagne : 3,2 millions,
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Italie : 2,4 millions,
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Pays-Bas : 1,7 million,
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Suisse : 1,1 million .
En France, cela représente 7 % de la population adulte et 23 % des investisseurs financiers . Et ce n’est qu’un début : plus d’1,8 million de Français envisagent un premier investissement dans les cryptos en 2025, ce qui porterait le total à 5,3 millions .
Qui sont ces investisseurs en cryptomonnaies ?
Derrière les chiffres, qui sont vraiment ces millions d’investisseurs ?
Le rapport BlackRock nous donne un portrait précis :
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65 % ont moins de 45 ans .
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Les 18-34 ans sont deux fois plus nombreux à investir que les plus de 35 ans (36 % contre 18 %) .
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36 % n’ont aucun autre produit d’investissement : pour eux, Bitcoin est la porte d’entrée, et parfois la seule, vers la finance .
Sociologiquement, l’investisseur type est :
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un homme (73 % des détenteurs actuels),
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jeune (49 % entre 18 et 34 ans),
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très digitalisé .
Mais la prochaine vague pourrait être différente :
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31 % de femmes parmi les futurs entrants (contre 27 % aujourd’hui),
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61 % de 18-34 ans dans la nouvelle vague .
Millennials et Génération Z : au cœur de la révolution
Qui sont ces générations ?
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Les Millennials (1981-1996) ont aujourd’hui entre 29 et 44 ans. Ils entrent dans leur pleine capacité d’épargne et commencent à recevoir des héritages.
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La Génération Z (1997-2012) a entre 18 et 28 ans pour les plus actifs en investissement. Pour eux, la crypto est “native”, aussi naturelle qu’un compte bancaire mobile.
Pourquoi sont-ils différents ?
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Ils sont 4x plus susceptibles de posséder des cryptos que les baby-boomers .
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72 % des 21-43 ans estiment qu’il est impossible de battre le marché avec uniquement actions et obligations .
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Ils ont grandi dans un monde numérique : paiement mobile, trading via applications, DeFi, NFT.
Le « Great Wealth Transfer » : un tsunami patrimonial en marche
D’ici 2045, nous allons assister à un phénomène sans précédent : le Great Wealth Transfer.
Selon Cerulli (U.S. High-Net-Worth and Ultra-High-Net-Worth Markets), entre 2024 et 2045, plus de 41 000 milliards de dollars seront transférés des baby-boomers et générations plus âgées vers les Millennials et la Génération Z .
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Les Millennials devraient hériter de 25 trillions de dollars ,
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La Génération Z et plus jeunes de 11 trillions de dollars,
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Les Boomers céderont environ 41 trillions de dollars,
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La Génération X perdra également en transfert net .
Au total, les études convergent : ce transfert intergénérationnel atteindrait 84 trillions de dollars à l’échelle mondiale .
La France et l’Europe : une adoption en forte croissance
La France est emblématique de cette dynamique. Entre 2022 et 2025, le nombre de détenteurs de cryptos a déjà augmenté de plus d’un million .
Selon BlackRock :
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2022 : 3,5 M d’investisseurs.
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2025 : 5,3 M (prévision).
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Projection 2030 : environ 8 M si la tendance se poursuit.
Pourquoi les héritiers continueront-ils à investir dans les cryptos ?
Trois raisons principales permettent d’envisager cette trajectoire :
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Familiarité : pour beaucoup de jeunes, la crypto est le premier actif détenu. Contrairement aux générations précédentes, ils n’ont pas commencé par l’immobilier ou les actions.
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Accessibilité : faible ticket d’entrée, liquidité immédiate, absence de barrières géographiques.
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Alignement générationnel : la crypto est cohérente avec leurs habitudes digitales (blockchain, DeFi, tokenisation).
Par ailleurs, l’arrivée de produits financiers comme les ETF Bitcoin ou la mise en place du règlement européen MiCA pourraient renforcer l’intégration des cryptos dans la gestion de patrimoine traditionnelle.
Risques, nuances et conditions
Bien sûr, ce scénario reste conditionnel. Plusieurs risques subsistent :
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Volatilité des cryptos : des cycles haussiers et baissiers violents.
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Cadre réglementaire : MiCA en Europe, fiscalité mouvante.
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Transmission patrimoniale fragile : 70 % de la richesse familiale se perd dès la 2e génération, 90 % à la 3e, selon la Financial Times .
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Éducation financière : les héritiers devront renforcer leurs connaissances pour gérer un patrimoine digitalisé.
Conclusion : vers un patrimoine digitalisé
En combinant l’adoption déjà massive en Europe, la sociologie des investisseurs et l’ampleur du Great Wealth Transfer, une hypothèse se dessine : les héritiers des boomers poursuivront et amplifieront l’investissement en cryptos.
Si ce scénario se réalise, Bitcoin et peut-être quelques autres cryptos (Ethereum, Solana,… ??) pourraient devenir, non plus des actifs spéculatifs, mais des piliers du patrimoine intergénérationnel européen.
Au conditionnel, il est donc possible que dans les années 2040, les portefeuilles types combinent actions, immobilier, obligations… et cryptos.
👉 Une révolution silencieuse est peut-être déjà en marche.